Victor Hugo est né le 26 février 1802 à Besançon (Franche-Comté), fils cadet de Léopold Hugo, général et comte d'Empire, et de Sophie Trébuchet, issue de la bourgeoisie nantaise.
Son enfance est faite de voyages et de lectures, il suit les périples de son père en Italie et en Espagne, en compagnie de sa mère. Il effectue ensuite de brillantes études à Paris, notamment au lycée Louis-le-Grand. Il écrit ses premiers poèmes à 14 ans, sa vocation littéraire s'affirme : "Je veux être Chateaubriand ou rien", écrit-il dans son journal.
Tiraillé entre son père républicain puis bonapartiste et sa mère vendéenne et royaliste, Victor Hugo s'affirme d'abord comme catholique et monarchiste. Il crée en 1819, avec ses frères (Abel et Eugène), une revue monarchiste de critique politique et littéraire, le Conservateur littéraire. Il publie son première poème (Ode sur la mort du duc de Berry) et son premire roman (Bug-Jargal) en 1820. Il est remarqué et récompensé par le roi. En 1822, il se marie avec son amie d'enfance Adèle Foucher et publie un premier recueil de poésies (Odes et Ballades, 1822-1828).
Les annnées 1820-1830 constituent une période d'intense création pour Victor Hugo (romans, poésies, théâtres). Il devient une des figures de proue du romantisme français : un des chefs de file du Cénacle (cercle de jeunes écrivains romantiques comprenant Musset, Nerval, Gautier, Balzac...) avec son drame Cromwell (1827), dont la préface est un manifeste romantique, et parvient à imposer Hernani (1830) face aux tenants du théâtre classique.
Victor Hugo marquera également la littérature avec son roman à succès Notre-Dame de Paris (1831-1832) ou encore Le Dernier Jour d'un condamné (1829), prémices du socialisme hugolien et plaidoyer pour l'abolition de la peine de mort, un des grands combats de l'écrivain.

Victor Hugo en 1832, d'après Léon Noël, Bibliothèque nationale de France
Vivant de sa plume, sans compromission, convaincu de la dignité de l'écrivain, il est l'un des premiers présidents de la Société des gens de lettres (1840). En 1841, Victor Hugo est élu à l'Académie française.
Auteur, essentiellement de théâtre et de poésie, sa pièce Ruy Blas (1838) est un succès, mais durant les années 1843-1845 les déconvenues s'accumulent et vont interrompre momentanément la carrière de l'écrivain : Les Burgraves sont un échec (fin du romantisme au théâtre), la noyade accidentelle de sa fille Léopoldine l'accable et son adultère avec Léonie Biard d'Aunet fait scandale.
Toutefois, Victor Hugo poursuit sa vie mondaine, proche de Ferdinand d'Orléans, fils et héritier du roi des Français, il devient pair de France en 1845.
En 1848, il est élu maire du VIIIe arrondissement de Paris, puis député de la IIe République, durant lequel mandat il s'oppose aux réactionnaires, défend la liberté de la presse, dénonce la misère. En 1851, il s'oppose vainement au coup-d'État de Louis-Napoléon Bonaparte et se réfugie à Bruxelles, il y publie Napoléon le Petit en 1852 ; la même année, expulsé de Belgique, il s'exile sur l'île anglo-normande de Jersey, puis de Guernesey (1855).
En 1859, il refuse l'amnistie du Second empire. Durant son exil, il publie ses plus grandes oeuvres poétiques (Les Châtiments en 1853, La Légende des siècles en 1859, etc.) et triomphe avec Les Misérables en 1862.
Après la proclamation de la IIIe République, Victor Hugo revient triomphalement à Paris en septembre 1870. Il se tient à l'écart de ceux qui veulent faire la Commune et lance un appel aux États-Unis d'Europe. Élu député, il quitte Paris en janvier 1871 pour Bordeaux. Les républicains, très minoritaires, sont réduits à l'impuissance, Victor Hugo démissionne en mars 1871. La mort de son fils aîné (Charles) le conduit à Bruxelles, d'où il suit les évènements de la Commune de Paris, condamnant les excés de chacun. Il offre l'asile à des communards, lui valant une nouvelle expulsion de Belgique. Il rejoint le Luxembourg, y écrit son poème L'année terrible (paraîtra en 1872).
En octobre 1871, il regagne Paris. En 1872, certainement en raison de son indulgence envers les Communards, il n'est pas réélu député.Il perd son second fils (François-Victor) en 1873.
En 1876, avec l'appui de Clemenceau, il est élu sénateur et se sert de cette tribune pour demander l'amnistie des Communards. En 1878, vicitime d'un accident vasculaire cérébral, son activité d'écrivain se réduit, mais il enrichit et achève La Légende des siècles (1877 et 1883).
Signalons aussi, parmi les nombreux talents de Victor Hugo, celui du dessin, selon différents procédés (aquarelle, lavis, fusain, plume). Sans rapport direct avec ses oeuvres écrites, il s'agit souvent de croquis de voyages (quelques dessins).
Référence républicaine de son vivant, il bénéficie, suite à son décès le 22 mai 1885, de funérailles nationales et est inhumé au Panthéon en présence d'une foule immense.
En savoir plus :
Encyclopédie Larousse : biographie et analyse de son oeuvre
France Culture : biographie et émissions radio
Lieux de mémoire :
Maison natale de Vicor Hugo, à Besançon
Maison de Victor à Paris et Hauteville House à Guernesey
Musée Victor Hugo - Maison Vacquerie, à Villequier (Seine-Maritime)
Nous vous proposons ci-dessous quelques lectures biographiques sur Victor Hugo...