Je lis des vieux livres
parce que les pages tournées de nombreuses fois et marquées par les doigts ont plus de poids pour les yeux,
parce que chaque exemplaire d’un livre peut appartenir à plusieurs vies.

Erri de Luca

 

19e siècle

Victor Hugo et son siècle... et Notre-Dame de Paris

Par Le jeudi, 14 mai 2020

ci-dessus : cathédrale Notre-Dame de Paris, 2020, photographie de Stéphane Compoint (Le Pèlerin)


Le 15 avril 2019, en début de soirée et toute la nuit, un incendie a ravagé Notre-Dame de Paris, nous en fûmes tous témoins.

Une partie des voûtes, la charpente médiévale, la toiture et la flèche, pour l'essentiel, ont été détruits.

Un grand élan de générosité et la mobilisation de nombreux corps de métiers ont permis de réaliser de multiples actions de sauvegarde de la cathédrale.

Le chantier est aujourd'hui interrompu. La restauration, à proprement parler, devrait débuter dès que les conditions sanitaires le permettront.


En savoir plus :

reportage exclusif du journal Le Pèlerin

site de la Fondation du patrimoine : l'avancée des travaux au 7 avril 2020


Au XIXe siècle, Notre-Dame de Paris avait déjà connu un important programme de travaux de restauration, plus ou moins interventionniste, de la part d'Eugène Viollet-le-Duc et Jean-Baptiste Antoine Lassus à partir de 1844.

Les écrivains romantiques, particulièrmement Victor Hugo au travers notamment de son oeuvre Notre-Dame de Paris (1831-1832), ont puissamment contribué à la prise de conscience collective sur la nécessité de sauvegarder les monuments historiques de notre patrimoine, tels que la cathédrale de Paris.

Alfred Barbou (1846-1907), bibliothécaire, historien et journaliste littéraire, rapporte les propos de Victor Hugo sur son roman qui fera la renommée internationale de Notre-Dame de Paris :

"C'est une peinture de Paris au XVe siècle, et du XVe siècle à propos de Paris. Louis XI y figure dans un chapitre. C'est lui qui termine le dénouement. Le livre n'a aucune prétention historique, si ce n'est de peindre peut-être avec quelque conscience, mais uniquement par aperçus et par échappées, l'état des moeurs, des croyances, des lois, des arts, de la civilisation enfin, au XVe siècle. Au reste, ce n'est pas là ce qui importe dans le livre. S'il a un mérite, c'est d'être oeuvre d'imagination, de caprice et de fantaisie" (Victor Hugo et son siècle, Librairie Gedalge, 1909, p.106 ; disponible ci-après).

Selon Olivier Dutaillis, auteur du roman Une aventure monumentale, paru en 2016 aux éditions Albin Michel, la cathédrale de Paris, suite au roman de Victor Hugo,

"nétait plus un édifice froid, mais un lieu incarné, c'était Quasimodo et Esmeralda, c'était une histoire. Victor Hugo a inventé le storytelling (NDLR : narration) des monuments historiques !".


 

Charlotte Brontë : Jane Eyre

Par Le jeudi, 05 mars 2020

 ci-dessus : gravure de Charlotte Brontë (dessin de George Richmond)


Le 18 novembre 2019, un manuscrit autographe
de la romancière anglaise Charlotte Brontë
,
écrit à l'âge de ses 14 ans, sur un petit cahier de 20 pages, a été adjugé à 780 000 € !

Manuscrit bronte enchere patrimoine

Il a été acquis par le musée Brontë en Angleterre,
vous pouvez vous aller le contempler sur place...


... et lire en chemin Jane Eyre, grand classique de la romancière paru en 1847
nous disposons de deux traductions française récentes ci-dessous :

Dans Focus

Quatre romans, quatre romanciers, un volume

Par Le mardi, 03 mars 2020


Focus sur...


  • Le Cheveu du Diable : Voyage fantastique au Japon, d'Édouard Cadol (1875)
  • Malingreux, de Charles Richard (1886)
  • Monsieur le Grand Turc, d'Armand Dubarry (1885)
  • Reine Janvier, d'Henri Lavedan (1886)

Livre remarquable à plus d'un titre !

Il comprend donc quatre romans illustrés, dans leur version inédite, édités chez Monnier, De Brunhoff et Compagnie.

Reliés ensemble avec leur couverture d'origine, le livre totalise plus de 460 pages.

La reliure, dite demi-cuir, est de très bon qualité et bien conservée.


Ces romans et leurs auteurs n'appartiennent pas tous de façon évidente à un des courants littéraires du 19e siècle.

Henri Lavedan, relèverait toutefois du Naturalisme, selon Charles Le Goffic (Les Romanciers d'aujourd'hui, 1890, p.35) ; ce mouvement de la seconde moitié du 19e siècle est fondé sur l'introduction des sciences expérimentales dans la littérature. Il prolonge l'école Réaliste, incarnée par Stendhal, Balzac ou Flaubert, attachée aux faits réels et s'éloignant de la passion ou de la subjectivité romantique.
La figure du Naturalisme, Émile Zola, explique en 1880 (Le Roman expérimental) qu'il substitue à l'étude de l'homme abstrait, de l'homme métaphysique, l'étude de l'homme naturel, soumis aux lois physico-chimiques et déterminé par les influences du milieu.
Le Naturalisme veut ainsi prouver que le milieu influence l'individu, l'écrivain est un observateur précis de la mécanique des faits et des circonstances, mais refuse toute interprétation. (Cf. Anne-Claire Duchaussoy, La littérature française pour les débutants, 2010, pp.189-200).

Édouard Cadol serait quant à lui, selon Charles Le Goffic, un parfait éclectique, un "romancier honnête et d’une bonne humeur continue, (à qui l'on) doit, entre autres livres de mérite, Gilberte, La Revanche d’une honnête femme, Les Parents riches. La caractéristique de ses livres, c’est qu’ils sont déjà tout découpés pour la scène" (Charles le Goffic, op. cit., p.320).
Il n'appartiendrait donc à aucune école littéraire en particulier.

Nous pensons qu'il en est de même pour Charles Richard et Armand Dubarry. Nous attendons vos avis.